Archives du mois de mars 2023

CDD : pas de rupture pour faute grave pour des faits commis lors d’un précédent contrat

Posté par Caroline Pappo le 31 mars 2023
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Une salariée effectue 3 contrats à durée déterminée (CDD) successifs et ininterrompus au sein de la même entreprise. Informé de fautes que l’intéressée aurait commises au cours des 2 premiers contrats, l’employeur décide de rompre la collaboration pour faute grave durant le troisième. Faisant valoir que les fautes invoquées étaient antérieures à la date de prise d’effet du contrat rompu, la salariée conteste la licéité de cette rupture anticipée. Pour sa défense, l’employeur argue que, n’ayant été informé que tardivement des faits fautifs, qui avaient justifié le déclenchement d’une enquête dont l’issue n’était intervenue qu’après le terme du CDD au cours duquel ils avaient été commis, il n’avait plus la possibilité de le rompre et n’avait d’autre choix que d’agir sur le contrat suivant. En vain. Il n’est pas possible pour l’employeur de rompre de manière anticipée un contrat à durée déterminée en raison de faits fautifs commis par le salarié à l’occasion d’un précédent CDD.

Cour de cassation, chambre sociale, 15 mars 2023, pourvoi n° 21-17. 227

Licenciement pour management brutal : faute simple ou faute grave ?

Posté par Caroline Pappo le 24 mars 2023
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Après avoir déchiré, en public, le travail d’un de ses collaborateurs puis émis, à plusieurs reprises, des critiques vives et méprisantes ainsi que des ordres et contrordres peu respectueux à l’encontre d’autres membres de son équipe, un salarié est licencié pour faute grave. Son employeur lui reproche un management brutal de nature à impressionner et à nuire à la santé du personnel. Mais pour les juges, si la cause du licenciement est bien réelle et sérieuse, la faute commise par le salarié ne rend pas impossible son maintien dans l’entreprise, du fait qu’il exerçait ses fonctions depuis plus de 5 ans. Cette décision est censurée par la Cour de cassation. La pratique par un salarié d’un mode de management de nature à impressionner et nuire à la santé de ses subordonnés constitue bel et bien une faute grave rendant impossible son maintien dans l’entreprise, et ce quelle que soit son ancienneté.

Cour de cassation, chambre sociale, 8 février 2023, pourvoi n° 21-11.535

Pratiquer une activité sportive pendant un arrêt de travail : une attitude déloyale ?

Posté par Caroline Pappo le 17 mars 2023
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Un salarié ayant participé à quatorze compétitions de badminton au cours de ses cinq arrêts de travail est licencié pour manquement à son obligation de loyauté. Saisis de l’affaire, les juges jugent le licenciement sans cause réelle et sérieuse dès lors que la participation du salarié à des compétitions de badminton n’a causé aucun préjudice à l’employeur et ne constitue donc pas un manquement du salarié à son obligation de loyauté. Cette décision est confirmée par la Cour de cassation. Pour les Hauts magistrats, l’exercice par un salarié de compétitions sportives, pendant un arrêt de travail provoqué par la maladie, sans aggravation de son état de santé, n’engendre pas en lui-même un manquement à l’obligation de loyauté qui subsiste pendant la durée de cet arrêt.

Cour de cassation, chambre sociale, 1er février 2023, pourvoi n° 21-20.526

Licenciement pour inaptitude : quand le reclassement est impossible

Posté par Caroline Pappo le 10 mars 2023
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Une salariée, déclarée inapte par le médecin du travail à la suite d’un accident du travail, est licenciée pour ce motif. Faisant valoir que son employeur ne lui a pas, au préalable, proposé un poste de reclassement comme la loi l’y oblige, elle saisit la justice afin d’obtenir le versement de dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. En vain. Dès lors que l’avis d’inaptitude mentionne expressément que l’état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans l’emploi, l’employeur est dispensé de rechercher et de proposer à ce salarié des postes de reclassement. La demande de l’intéressée est donc à juste titre rejetée.