Archives du mois de juin 2023

Prime d’arrivée : l’employeur peut-il prévoir un remboursement en cas de démission ?

Posté par Caroline Pappo le 23 juin 2023
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Un salarié, dont le contrat de travail prévoyait une prime d’arrivée de 150 000 € récupérable au prorata de son temps de présence en cas de faute grave, lourde ou de démission, démissionne 14 mois après avoir été embauché. Son employeur saisit alors la justice d’une demande de remboursement partiel de la somme versée au titre de cette prime. Mais les juges s’y opposent considérant que si une telle prime peut être subordonnée à une condition d’appartenance du salarié à l’entreprise au moment de sa distribution, elle ne peut être liée à sa présence à une date postérieure à son versement car cela porterait atteinte à la liberté du travail. Cette décision est censurée par la Cour de cassation. Les Hauts magistrats jugent en effet que le contrat de travail peut subordonner l’acquisition de l’intégralité d’une prime d’arrivée à la présence du salarié dans l’entreprise pendant une certaine durée après son versement et prévoir son remboursement au prorata du temps que le salarié, en raison de sa démission, n’a pas passé dans l’entreprise avant l’échéance prévue.

Cour de cassation, chambre sociale, 11 mai 2023, pourvoi n° 21-25.136

Salarié réintégré : sort des indemnités versées au titre du licenciement ?

Posté par Caroline Pappo le 16 juin 2023
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Licencié en l’absence d’autorisation administrative délivrée par l’inspecteur du travail, un salarié protégé obtient, en justice, sa réintégration au sein de l’entreprise. L’employeur saisit alors la formation de référé du Conseil de prud’hommes afin d’obtenir le remboursement de diverses sommes perçues par le salarié au titre du licenciement, avant sa réintégration. Le salarié se défend, en vain. Saisie du litige, la Cour de cassation approuve la décision des juges du fond qui a donné raison à l’employeur. Le licenciement ne pouvant plus être rétroactivement validé, la demande de provision de l’employeur ne se heurte donc à aucune contestation sérieuse, de sorte que le salarié dont le licenciement a été annulé, et qui a réintégré l’entreprise, doit verser à l’employeur une provision pour rembourser les indemnités de licenciement qu’il a reçues.

Cour de cassation, chambre sociale, 17 mai 2023, pourvoi n° 21-21.100

Quel est l’effet d’une rupture conventionnelle signée après un licenciement ?

Posté par Caroline Pappo le 09 juin 2023
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Rupture Conventionnelle

Employé au sein d’une société, un salarié s’entretient avec son employeur pour discuter des suites de son contrat. Dès le lendemain, l’employeur l’informe qu’il va le licencier, mais, finalement, ils conviennent de signer une rupture conventionnelle… Ce que le salarié contestera par la suite ! Selon lui, la rupture conventionnelle n’est pas valable puisqu’il a été licencié au préalable. Il sollicite donc des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, la procédure n’ayant pas été respectée. En vain. Saisie du litige, la Cour de cassation rappelle que lorsque le contrat de travail a été rompu par l’exercice, par l’une ou l’autre des parties, de son droit de résiliation unilatérale, la signature postérieure d’une rupture conventionnelle vaut renonciation commune à la rupture précédemment intervenue. Les Hauts magistrats confirment donc leur jurisprudence antérieure qui avait déjà ouvert la possibilité de signer une rupture conventionnelle pour régulariser un licenciement antérieur.

Cour de cassation, chambre sociale, 11 mai 2023, pourvoi n° 21-18.117

Un salarié en arrêt de travail peut être déclaré inapte !

Posté par Caroline Pappo le 02 juin 2023
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Placé en arrêt maladie, un salarié sollicite un examen médical au terme duquel le médecin du travail le déclare inapte. Fort de cette décision, son employeur le licencie pour inaptitude et impossibilité de reclassement. L’intéressé conteste cette décision en justice. A l’appui de sa démarche, il soutient que le licenciement est sans cause réelle et sérieuse. Selon lui, le médecin du travail ne peut en effet constater l’inaptitude du salarié à son poste de travail à l’issue d’une visite médicale, demandée par ce salarié pendant la suspension de son contrat de travail en raison d’un arrêt de travail pour maladie. En vain. Saisie du litige, la Cour de cassation juge au contraire, au visa de l’article R 4624-34 du Code du travail, que le médecin du travail peut constater l’inaptitude d’un salarié à son poste à l’occasion d’un examen réalisé à la demande de celui-ci, et ce même si l’examen médical a lieu pendant la suspension du contrat de travail.

Cour de cassation, chambre sociale, 24 mai 2023, pourvoi n° 22-10.517