Archives du mois de octobre 2023

De l’obligation d’appliquer le Barème Macron

Posté par Caroline Pappo le 27 octobre 2023
Actualités / Commentaires fermés sur De l’obligation d’appliquer le Barème Macron

Par un arrêt du 6 septembre 2023, la Cour de cassation rappelle une nouvelle fois que les plafonds et planchers prévus par le barème issu de l’ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 (dit barème Macron) doivent être strictement appliqués par les juridictions du fond, qui ne peuvent allouer une indemnité d’un montant supérieur au motif que la situation concrète du salarié le justifierait. Dans cette affaire, une salariée, dont le licenciement pour motif économique avait été jugé sans cause réelle et sérieuse, s’était vue allouer une indemnité dépassant le barème. A l’appui de leur décision, les juges faisaient valoir la situation précaire de la femme qui, âgée de 58 ans, était sans diplôme et de santé fragile. En vain. Saisis du litige, les Hauts magistrats jugent que s’il appartient au juge d’apprécier la situation concrète de la salariée pour déterminer le montant de l’indemnité due, cette appréciation ne peut se faire qu’entre les montants minimaux et maximaux déterminés par l’article L 1235-3 du Code du travail.

L’employeur peut prouver la faute d’un salarié par le biais de clients-mystères

Posté par Caroline Pappo le 20 octobre 2023
Actualités / Commentaires fermés sur L’employeur peut prouver la faute d’un salarié par le biais de clients-mystères

Un salarié est licencié pour faute grave sur la base de faits prouvés par des clients-mystères, c’est-à-dire par des clients dépêchés par une société, laquelle était mandatée par l’employeur pour effectuer des contrôles. Choqué, le salarié se défend et saisit la justice pour faire juger son licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il estime en effet que son employeur a eu recours à un stratagème déloyal rendant la preuve de ses agissements illicite. En vain. Saisie du litige, la Cour de cassation juge que la preuve recueillie au moyen d’un client-mystère est licite dès lors que l’employeur établit avoir préalablement informé le salarié de l’existence de ce dispositif d’investigation. Or, dans cette affaire, l’information préalable du salarié était attestée par un compte-rendu de réunion du comité d’entreprise faisant état de la visite de clients-mystères et une note d’information sur le dispositif, rédigée à destination des salariés.

Cour de cassation, chambre sociale, 6 septembre 2023 pourvoi n° 22-13.783

Licenciement et paternité : règle et exceptions

Posté par Caroline Pappo le 13 octobre 2023
Actualités / Commentaires fermés sur Licenciement et paternité : règle et exceptions

Un jeune père salarié est licencié deux semaines après la naissance de son enfant. Il conteste cette décision en justice. A l’appui de sa démarche, il rappelle les dispositions du Code du travail qui interdisent à un employeur de rompre le contrat de travail d’un salarié pendant les 10 semaines suivant la naissance de son enfant, sauf à justifier d’une faute grave ou de l’impossibilité de maintenir le contrat de travail pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant. Or, dans sa lettre de licenciement, n’étaient mentionnées ni faute grave, ni l’impossibilité de maintenir le contrat de travail pour un motif étranger à l’arrivée de son enfant. En réponse, l’employeur se défend et tente de démontrer que le licenciement était fondé sur des manquements professionnels objectifs. En vain. L’employeur qui licencie un salarié pendant la période de protection suivant la naissance de son enfant doit faire état, dans la lettre de licenciement, de l’existence d’une faute grave ou d’une impossibilité de maintenir son contrat de travail pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant. A défaut, le licenciement est nul.

Cour de cassation, chambre sociale, 27 septembre 2023, pourvoi n° 21-22.937

Période d’essai et durée : fin de la dérogation

Posté par Caroline Pappo le 06 octobre 2023
Actualités / Commentaires fermés sur Période d’essai et durée : fin de la dérogation

Depuis la loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008, la durée maximale de la période d’essai pour les contrats à durée indéterminée est fixée en fonction de la qualification professionnelle du salarié : 2 mois pour les ouvriers et employés, 3 mois pour les agents de maîtrise et techniciens et 4 mois pour les cadres. Lorsque le renouvellement est permis par un accord de branche étendu, cette durée ne peut dépasser respectivement 4, 6 et 8 mois pour ces différentes catégories professionnelles. Votée dans le cadre de la loi d’adaptation du droit français au droit de l’Union européenne, la fin de la dérogation permettant aux branches de conserver des durées de période d’essai supérieure à ces durées légales est entrée en vigueur le 9 septembre dernier. Une information à ne pas négliger !

Loi n° 2023-171 du 9 mars 2023